1. Introduction

Tous les États membres de l'Assemblée Mondiale de la Santé (AMS) ont convenu de réduire et de maintenir la prévalence de l’émaciation à 5% d'ici 2025. Cependant, la prévalence de l’émaciation reste obstinément élevée dans de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest comme le Tchad (12,9%, selon l’enquête SMART 2019). Les progrès pour réduire le fardeau de

l’émaciation sont entravés par un certain nombre de facteurs et les preuves programmatiques sur la manière de prévenir l'émaciation sont limitées. Il existe un nombre croissant d’évidences sur l'efficacité des compléments alimentaires pour prévenir l’émaciation, mais on en sait peu sur l'efficacité d'autres stratégies telles que de communication pour le changement de comportement (CCC) (avec ou sans compléments alimentaires), les transferts monétaires, ou les interventions liées à l'eau, l’hygiène et l'assainissement (WASH). Il est ainsi urgent de tester des solutions innovantes pour prévenir l'émaciation et augmenter le dépistage, l'adoption et l’efficacité du traitement et l'observance. C’est dans ce cadre que le District sanitaire de Mongo (Province de Guéra) est ciblé comme cadre de recherche pour tester « l’efficacité d’une approche intégrée de prévention et de prise en charge de la malnutrition » qui sera mise en œuvre par l’ONG ASRADD avec l’appui de l’UNICEF (Tchad et bureau régional) et évalué par l’IFPRI (dans le cadre d’un projet régional financé par FCDO).

Sur la base d’une analyse de situation et d’un processus participatif avec l’appui de IFPRI un « Paquet de Services Intégrés et Multisectoriels (PASIM) » et ses options stratégiques de mise en œuvre ont été développées pour être testé au niveau de la moitié des villages du district sanitaire de Mongo. En plus des villages d’intervention, des villages contrôle ont sont identifiés pour les besoins de l’évaluation d’impact

  1. Objectif général

Réduire l’incidence de la malnutrition pendant une courte période temps dans le cadre d’une réponse d’urgence nutritionnelle.

 

  1. Zone d’intervention et cibles

 

Le PASIM est mis en œuvre dans les villages du groupe d'intervention uniquement (50 villages, dont 25 gros villages et 25 villages moyens).

 

  1. Plateforme communautaire de mise en œuvre

 

Au niveau communautaire, c’est l’approche groupe de soins qui est privilégiée : 15 volontaires communautaires (hommes ou femmes) constituent un groupe de soins (encore appelé care group ou ialafé), avec comme rayon de couverture 15 ménages par volontaire. L’éligibilité des ménages est basée sur la fenêtre des mille jours : tout ménage ayant une femme enceinte ou un enfant de moins de 2 ans est éligible. Sur cette base, l’intervention mobilise 862 volontaires communautaires de groupe de soins organisés en 57 groupes de soins. Ces volontaires communautaires de groupe de soins sont encadrés par 6 promoteurs chargés de leur formation et supervision (soit en moyenne 10 groupes de soins par promoteur).

 

  1. Services du PASIM

 

A travers ses différentes composantes ci-dessous, la mise en œuvre du PASIM implique un partenariat stratégique entre le système de santé et les acteurs communautaires :

 

  1. une composante de prévention combinant le renforcement de groupes communautaires de soins (qui effectuent des visites à domicile pour délivrer des messages pour le changement de comportement) avec la distribution aux enfants de 6 à 11 mois d’un supplément nutritionnel (CSB++, à travers le partenariat stratégique avec le PAM) et d’un kit wash (intrants de potabilisation de l’eau et savon) pour favoriser l’application des pratiques optimales d’hygiène (utilisation de l’eau propre à la consommation, lavage des mains et hygiène corporelle), la fortification à domicile des enfants âgés de 6 – 23 mois par la dotation de sachets de poudre de micronutriments.

 

  1. Une composante de renforcement du dépistage et de la référence qui impliquera les familles (approche PB famille) formées et supervisées par les groupes communautaires de soins (qui effectuent aussi du dépistage de routine).

 

  • Une composante de traitement qui comprend le renforcement du protocole de prise en charge intégrée de la malnutrition aigüe en vigueur, notamment à travers des visites de suivi régulières à domicile des cas pour des conseils et la vérification de l’adhérence et de l’observance au traitement et, la distribution d’un kit WASH.

 

  • Une composante de prévention de la rechute combinant un suivi à domicile pendant 6 mois par les groupes communautaires de soins et des ASC des enfants âgés de 6-23 mois sortis guéris pour livrer des conseils nutritionnels avec la distribution pendant 6 mois les enfants âgés de 6 – 23 d’un supplément nutritionnel de prévention de rechute (3kg de CSB+++/mois pendant 6 mois après la sortie, en partenariat avec le PAM), doter pendant 6 mois les enfants âgés de 12 – 23 mois guéris d’un kit WASH par mois (4 bouteilles d’eau de 250 ml pour la potabilisation de l’eau de boisson et 2 morceaux de savon pour le lavage des mains et l’hygiène corporelle).

 

  1. Durée du Projet : Du 24/03/2021 au 24/03/2022